La mémoire collective et le temps. En effet, Bartlett rejette l’idée selon laquelle l’acte de se souvenir se réduit à la réactivation de traces mnésiques préalablement stockées en mémoire. Selon Pennebaker et Banasik (1997)[18], un des facteurs susceptible de transformer un évènement collectif en mémoire collective est sa charge émotionnelle. Le sentiment de culpabilité collectif est donc plus aversif et provient de la reconnaissance de leur responsabilité à l’égard de l’histoire. Toutefois, les attitudes positives envers les victimes de leurs ancêtres sont sources de sentiments négatifs comme la culpabilité, la honte, les remords ou encore les regrets. Publié le 9 juillet 2018 par Justine Debret. Rothberg mobilise le terme de mémoire multidirectionnelle (multidirectional memory). Cette tendance renvoie à l’idée selon laquelle le groupe auquel l’individu appartient fait partie inhérente de la construction de son identité personnelle. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois. Peur du déclassement collectif et individuel. Selon Licata, Klein et Gély[22], la mémoire collective satisferait certaines fonctions liées à l’identité sociale d’un groupe donné. Selon Edwards et Middleton (1990)[17],[2], la mémoire ne doit pas être considérée comme un phénomène purement mental mais plutôt comme prenant place dans une activité conjointe de communication : l’acte de se souvenir ensemble (joint remembering). Pour soutenir le travail de toute une rédaction, nous vous proposons de vous abonner. Frederic Charles Bartlett, psychologue britannique, est reconnu pour avoir introduit l’étude de la mémoire collective dans le domaine de la psychologie à travers son ouvrage intitulé Remembering publié en 1932[2]. Klein[14] suggère également qu’il est nécessaire de rendre compte des processus cognitifs impliqués dans la formation de la mémoire collective. guerre en Irak et Afghanistan, expansion coloniale israélienne, revendications linguistiques en Belgique et au Canada, etc.). Ce genre d’artefacts sociaux peut ainsi façonner la mémoire d’un grand nombre d’individus et former une mémoire collective[13]. Dans le deuxième sens, la mémoire collective prend un sens plus radicalement collectiviste et renvoie à la mémoire du groupe en lui-même, au-delà de la mémoire de ses membres. Les statuts des deux protagonistes à la fin du conflit – selon qu’ils se considèrent comme victime ou coupable – pourront alors être des facteurs importants dans la volonté ou non d’engager des démarches de réconciliation. L’ancrage renvoie directement à l’intégration de nouvelles connaissances dans des cadres épistémologiques préexistants. Le débat public sur ces questions a urgemment besoin d’être rehaussé en incluant des notions anthropologiques élémentaires relatives à l’appartenance et aux différences. De plus, les éléments partagés au cours de la conversation étaient rapportés de manière disproportionnée par les individus. Lapierre[9] précise ce point en rapportant un exemple : les peuples autochtones à travers le monde ont fait front commun et ont obtenu une reconnaissance de leurs droits ancestraux en 2007 de la part de l'ONU. Coman et ses collègues[13] attribuent également un rôle important aux conversations dans la formation de la mémoire collective, considérant celles-ci comme des artefacts sociaux au cours desquels des versions au départ différentes d’événements passés peuvent être amenées à converger. L’objectivation consiste en la transformation progressive de nouveaux concepts abstraits et/ou complexes en éléments visuels concrets à travers l’échange social. L’ancrage permet de mieux comprendre le processus selon lequel un événement passé est utilisé pour donner un sens aux événements actuels. Halbwachs propose également de distinguer l'histoire de la mémoire collective. Faut-il proposer un menu végétarien à la cantine tous les jours ? Cet exemple illustre comment les individus peuvent structurer l’environnement pour guider leur mémoire ; de la même manière, la société peut restructurer l’environnement pour façonner la mémoire collective à travers des artéfacts sociaux : ainsi, la manière dont le Lincoln Memorial de Washington est conçu – la statue d’Abraham Lincoln assis à la manière de Zeus dans un bâtiment construit comme un temple grec – est susceptible de façonner la mémoire que les visiteurs se forment de ce président comme un personnage quasiment divin. Accompagnée au dikanza, un bambou strié frotté avec une baguette, sa voix, immédiatement identifiable, est râpeuse, chaude et puissante. Laurent Licata, Olivier Klein et Raphaël Gély, Mémoire des conflits, conflits de mémoires: une approche psychosociale et philosophique du rôle de la mémoire collective dans les processus de réconciliation intergroupe. Ainsi, les travaux de Halbwachs l'amènent à distinguer différents types de mémoire. Se connecter. En fait, le 2 novembre 2011, l’UNESCO s’est dotée d’une déclaration universelle sur la diversité culturelle. « Si les Français se sont mis à désirer des vaccins anti-Covid, c’est parce qu’ils supportent mal que seuls d’autres en bénéficient », « Les corps des soldats de la Grande Guerre sont des objets archéologiques, il faut les traiter comme tels », « La justice pénale n’a pas les moyens des ambitions répressives du gouvernement », Face à la Russie, il faut arrêter le gazoduc Nord Stream 2, George Smiley, le « mentor secret » de John le Carré, « Wara », sur TV5 Monde : une saga politique sur fond de mélodrame, Montreuil et Montrouge éteignent les néons du plasticien Claude Lévêque, accusé de viols sur mineurs. » Cette question « taraude notre peuple car le doute dont nous parlions s’est installé », estime-t-il. La participation à de tels rituels (via les médias de masse) semblent donc favoriser la formation de la mémoire collective, notamment via l'activation émotionnelle qu'elle crée[19]. Les travaux sur la mémoire collective, ont été lancés par Maurice Halbwachs avec son ouvrage Les cadres sociaux de la mémoire, publié en 1925. Le sentiment de regret tient sa source du sentiment d’empathie aux victimes. C'est le cas par exemple du mémorial de l'Holocauste récemment inauguré et réalisé à Berlin (10 mai 2005) et du Mémorial des vétérans de la guerre du Viêt Nam à Washington. Mémoire… La mémoire autobiographique est proprement individuelle et se réfère à la mémoire que l'individu a d'événements dont il a lui-même fait l'expérience ; elle s'oppose à la mémoire historique qui renvoie à la mémoire d'événements que l'individu n'a pas vécus lui-même mais qui lui sont transmis par le contexte social[4],[5]. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. L'idée que le groupe a lui-même une mémoire peut être prise au sens littéral ou métaphorique. De plus, l'audience exposée au récit d'un épisode émotionnellement chargé aura également tendance à subir un impact émotionnel ; ce qui va la pousser à partager à son tour ce récit autour d'elle[20]. Entre 1985 et 2000, leurs résultats mettent en évidence que la Guerre du Viêt Nam (1955/1975) et le risque d’une guerre nucléaire furent nettement moins mentionnés en 2000 au profit des événements plus récents tels que la chute de l’URSS et la fin de la Guerre froide (1991). Soutenez le journalisme d’investigation et une rédaction indépendante. Par ailleurs, les travaux rapportés par Rimé et Christophe (1997) montrent comment des expériences émotionnelles individuelles nourrissent la mémoire collective à travers le processus du partage social des émotions[20]. Transmettre ce que furent les générations passées, c’est l’espoir d’une humanité meilleure dans le futur ; une humanité consciente des leçons de ses ancêtres, soucieuse d’éviter les écueils et les tragédies déjà rencontrées, fière de bâtir les maillons d’une chaîne qui ne doit pas s’interrompre. Par la comparaison intergroupe de leurs histoires respectives, la mémoire collective aurait ainsi une fonction de valorisation du groupe. La mémoire collective fait référence aux représentations qu'un groupe partage de son passé. Non. La mémoire collective d'une nation est, entre autres, représentée dans des mémoriaux. Chris Sibley, James Liu, John Duckitt et S. S Khan, Social représentations of history and the legitimation of social inequality: the form and function of historical negation. Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste, Mémorial des vétérans de la guerre du Viêt Nam, reconnaissance de leurs droits ancestraux, Inégalités sexuelles dans la mémoire collective, Atmosphère d'après-guerre dans un village d’Herzégovine, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Mémoire_collective&oldid=178234718, Article de Wikipédia avec notice d'autorité, Page pointant vers des dictionnaires ou encyclopédies généralistes, Portail:Sciences humaines et sociales/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence. D’après Moscovici, les représentations sociales se forment et se maintiennent par le biais de deux processus : l’objectivation (« objectification ») et l’ancrage (« anchoring »). Retrouvez les interventions de nos collaborateurs-trices dans les médias sur la page Facebook du GSI Global Studies Institute Adresse postale Sciences II Quai Ernest-Ansermet 30 Case postale CH - … Les auteurs illustrent ce processus de partage social des émotions avec le cas de Paul Vanden Boeynants. Dans cette perspective, Coman et ses collègues[13] considèrent que les psychologues doivent étudier la mémoire, et plus généralement la cognition, d’un point de vue interactionniste. Trouver un sujet de TFE (travail de fin d’études) infirmier est la première étape à franchir, mais ce n’est pas la plus simple. Dans une publication plus récente, Lapierre poursuit en disant que «[d]es mouvements luttent pour obtenir la reconnaissance, voire la réparation, des crimes du passé, notamment ceux de la traite transatlantique et de l’esclavage »[9], et s’imposent dans ces situations de culpabilité. Dans leur méta-analyse, Vollhardt et Bilewicz[26] reviennent sur les conséquences psychologiques d’un génocide parmi les membres d’un groupe coupable. Inlassablement, Bonga témoigne de son amour pour le semba, musique urbaine née dans la première moitié du XXe siècle et symbole de l’identité nationale angolaise. Dans cet entretien fleuve, le locataire de l’Elysée décrit une société française en proie à des « doutes ancestraux » qui auraient été réveillés par « la crise sociale de l’automne 2018 [les « gilets jaunes »], les conflits sociaux de l’hiver 2019 [contre sa réforme des retraites] et maintenant la pandémie ». Sujet de TFE infirmier : exemples et conseils. Sur ce point, un « cadre référentiel » s'est érigé autour de la mémoire de la Shoah, pour reprendre une expression de Nicole Lapierre[30]. Accédez à tous les contenus du Monde en illimité. Publié le 27 novembre 2020 à 00h45 - Mis à jour le 27 novembre 2020 à 15h20 nier le fait qu’il s’agisse également d’un génocide ou d'un meurtre de masse). Ces auteurs considèrent donc la mémoire comme une activité : les souvenirs verbalisés par les individus ne doivent pas être considérés comme reflétant leur « vraie mémoire » mais comme des actes de langage ayant une fonction rhétorique[2]. M. Sarkozy avait ainsi ouvert un « débat » sur « l’identité nationale ». « Et parce que ce doute s’est nourri de phénomènes qui, comme les migrations, ont créé une forme “d’insécurité culturelle” », poursuit M. Macron, qui reprend ici une expression forgée par Laurent Bouvet, fondateur du lobby laïque Printemps républicain. Citant Olick[4], ils admettent que la mémoire collective ne peut pas être réduite à un ensemble de « mémoires individuelles partagées » mais ajoutent cependant qu’on ne peut limiter l’étude de la mémoire collective au niveau collectif, à travers les symboles publics maintenus par la société. Lors de la rédaction d’un mémoire, il est utile de se faire une idée du travail demandé en lisant des exemples de mémoires déjà publiés.C’est surtout le cas, quand vous ne savez pas très bien ce que l’on attend de vous pour la rédaction d’un mémoire ! Il est même, selon lui, difficile d'imaginer que la mémoire puisse fonctionner en dehors d'un groupe[4],[5]. Comme la mémoire collective le suggère, tout groupe est assujetti à une histoire qu’il considère comme étant représentative de sa construction identitaire. Selon Licata et Mercy[2], être reconnu par l’Histoire comme étant le groupe coupable de méfaits graves à l’encontre d’un ou de plusieurs autres groupes aurait des conséquences tant au sein du groupe que dans ses relations intergroupes. Il illustre notamment cette idée avec l'exemple des souvenirs d'enfance: selon lui, il est en effet très difficile de distinguer quels éléments de ces souvenirs sont « authentiques » et dans quelle mesure ils sont influencés par les suggestions et les indices de notre famille ou de notre entourage[4]. Le groupe agresseur peut alors y trouver des justifications au rejet de leur revendication. Cette volonté d’exonération peut mener au refus de reconnaissance du statut de victime de l’exogroupe et limiter les possibilités de réconciliation. Il peut s'agir de choix idéologiques pris à une époque, ainsi que de crimes de guerre ou d'exactions de ses forces militaires (collaboration avec un ennemi, oppression de minorités, recours à la violence politique, nettoyages ethniques, massacres, génocides, etc.). Les attitudes positives envers les victimes de leurs ancêtres améliorent les possibilités de réconciliations. Par exemple, les gens se souviennent généralement très précisément des circonstances dans lesquelles ils se trouvaient lorsqu’ils ont pris connaissance des attentats du 11 septembre ou encore de la chute du mur de Berlin ; ce type de souvenirs constituant ainsi « un mélange de circonstances personnelles et d'événements historiques dans la mémoire » (p. 4-5)[18]. La seconde suppose au contraire que les membres du groupe considèrent leur histoire de victime comme étant nettement différente et unique en comparaison aux vécus des autres groupes ayant également fait l’objet du même type d’agression. Dès lors, le statut de victime peut également renvoyer à un passé délibérément choisi dans le cadre de ses avantages pour le groupe[22]. Il est donc difficile d’intégrer dans cette mémoire les événements violents dont le groupe s'est rendu coupable. Il s’agit d’une manière de faire la promotion de l’identité, la diversité et le pluralisme comme un héritage mondial. Roland Imhoff, Michal Bilewicz et H.-P. Erb, Collective regret versus collective guilt: Différent emotional reactions to historical atrocities: Collective regret versus collective guilt. Cela peut se faire d’une manière explicite par la comparaison des souffrances endurées par leur groupe par rapport à celles endurées par l’exogroupe (victimisation concurrentielle – competitive victimhood[2],[25]. La mémoire collective peut se bâtir également sur ce que certains auteurs nomment des omissions sélectives[10]. Ce qu'une nation choisit de « mémorialiser » ou non est un des indicateurs de ce que l'on appelle communément la mémoire collective. Selon lui, l'histoire est « une mémoire morte »[6] qui n'a plus d'impact direct sur l'identité du groupe alors que la mémoire collective influence l'identité actuelle du groupe et constitue ainsi un enjeu identitaire pour celui-ci[4],[6]. Il faut cependant noter que ce type de souvenirs, bien qu'ils soient rappelés avec une grande confiance, s'avèrent souvent inexacts. Par exemple, Cuc et ses collègues (2007)[13] ont observé que lorsque des membres d’une famille discutaient entre eux d’une histoire qu’ils venaient de lire, les souvenirs individuels de l’histoire étaient plus homogènes après la conversation qu’avant celle-ci. Ce message s’affichera sur l’autre appareil. 22 décembre 2020 Odile Tremblay Au sein de la Macronie, certains voient se dessiner dans leurs mandats respectifs un cours similaire : élus sur une promesse d’émancipation économique, les deux chefs d’Etat ont vu leurs ambitions percutées par les crises (financière pour l’un, sanitaire pour l’autre), avant de se réfugier dans les questions régaliennes et identitaires. Consultez le journal numérique et ses suppléments, chaque jour avant 13h. Peu après sa libération, Vanden Boeynants témoigna de son kidnapping et de sa captivité lors d'une conférence de presse ; ce témoignage, de par les qualités de narrateur de Vanden Boeynants et sa capacité à faire vivre l'expérience émotionnelle à son audience, provoqua un grand émoi au sein de la population belge et fut l'objet de toutes les conversations durant plusieurs semaines[20]. Ils montrent que les descendants des agresseurs tendent à exonérer leurs ancêtres responsables ou complice en mobilisation des raisons situationnelles ou encore en blâmant les victimes de leurs sorts. Emmanuel Macron assume cette filiation en accordant un entretien à L’Express, mardi 22 décembre, au sujet de l’identité française. Le « virus des inégalités » : 1 000 milliardaires ont déjà retrouvé leur niveau de richesse d’avant le Covid-19, dénonce Oxfam, A Bercy, une cellule d’informaticiens pour aider l’Etat à réguler les GAFA, Orange : « Jamais on a autant câblé les Français qu’en 2020 », « Si nous ne mettons pas en place une solidarité entre victimes et gagnants de la pandémie, nous en paierons le prix collectif », « Plus vite que le vent » : cette révolution technique qui fait décoller les bateaux du Vendée Globe. Par exemple, la Seconde Guerre mondiale (1939/1945) a été légitimée par l’absurdité du Traité de Versailles, perçu comme une extrême humiliation par le NSDAP (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei) en Allemagne. La théorie des représentations sociales procure un cadre théorique pertinent qui prend en compte ces deux influences précédemment développées[23],[2]. « Animisme et fétichisme des noirs de Bahia ». La mémoire collective évoque désormais la notion de patrimoine. Pour illustrer cette idée, Coman et ses collègues[13] s’appuient sur les observations de Beach (1993) : si des barmans expérimentés arrivent mieux à retenir des commandes compliquées que des barmans novices, ce n’est pas parce qu’ils ont une « meilleure mémoire » mais parce qu’au moment où ils reçoivent la commande, ils sortent les verres correspondants et les posent sur le comptoir ; c’est la forme de ces verres qui sert ensuite d’indice pour se rappeler la commande, la présence physique des verres constituant donc un guide pour leur mémoire. À l’inverse, ce même sentiment d’essentialisme de leur groupe d’appartenance peut également pousser à nier la responsabilité de leurs ancêtres et donc de leur groupe[26]. Il considère que l'étude de la mémoire, plutôt que de relever de la compréhension des propriétés subjectives de l'esprit (point de vue subjectiviste), nécessite de s'intéresser à la manière dont le contexte social et le groupe d'appartenance structurent la mémorisation et la remémoration des événements par les individus. Ce concept fait l'objet de travaux dans de nombreuses disciplines, notamment la sociologie, l'histoire, la philosophie, l'anthropologie et la psychologie. L’identité est, en sciences sociales, une notion qui a plusieurs sens, et qui se définit selon le sujet; individuel ou collectif. Les études menées par Schuman et Rodgers[24] nous procurent de bons exemples de l’influence d’un événement passé marquant sur l’« état mental » actuel d’un groupe. En cliquant sur « Continuer à lire ici » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Toutefois, la construction narrative faite a posteriori peu également faire l’objet d’une sélection mettant uniquement en avant les éléments négatifs de l’histoire d’un exogroupe (cf. L’objectivation nous éclaire sur le processus de reconstruction du passé en fonction de l’état actuel des choses. Choay[8] soutient que ce serait plutôt une invention occidentale, mais qui est le lieu de multiples débats en raison de la diversité des expériences qui lui sont associées. Chris Sibley et James Liu, Social Représentations of History and the Legitimation of Social Inequality: The Causes and Conséquences of Historical Negation: HISTORICAL NEGATION AND POLICY ATTITUDES. De ce point de vue, les individus impliqués dans cette activité co-construisent leurs souvenirs et peuvent s’opposer à la version des événements rapportée par d’autres. Il avait déjà brandi ce concept, le 2 octobre, lors de son discours des Mureaux (Yvelines) contre le « séparatisme islamiste ». Ainsi, la comparaison de son groupe par rapport à un autre permettrait de maintenir ou d’augmenter l’image positive du groupe afin de maintenir ou d’augmenter l'estime de soi collective. « La construction d'une mémoire historique à la Martinique ». Bronach Kane, Social Représentations of Memory and Gender in Later Medieval England. Si les membres du groupe croient partager une essence commune avec leurs ancêtres coupables, ceux-ci se sentiront contraint à la réparation. Cette importance des émotions dans la formation de la mémoire collective est illustrée dans le phénomène des mémoires flash (flashbulb memories) qui fait référence aux souvenirs très précis des circonstances personnelles dans lesquelles nous étions lorsque nous avons appris un événement choquant, en plus des détails de l'événement en question[Notes 2]. L'action du ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse en matière de lutte contre l'homophobie et la transphobie s'inscrit dans un cadre interministériel coordonné par la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (). Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe. Ainsi, la construction narrative faite a posteriori ferait l’objet d’une procédure de sélection dans laquelle la majorité de leurs actions négatives est mise sous silence au profit des événements positifs les plus marquants servant à la valorisation de leur groupe. Dans un contexte post-conflictuel, les relations qu’entretiendront les groupes protagonistes pourront dépendre de la manière avec laquelle l’histoire du conflit sera construite. Votre avis sur nos contenus nous intéresse. Il s'agit du processus par lequel une société occulte de sa mémoire collective des événements de son histoire peu reluisants dans le contexte des valeurs contemporaines, ou dont la réalité est difficile voire socialement dangereuse à accepter. En se basant sur le philosophe français Paul Ricœur, il identifie trois étapes du travail de l'historien afin de les appliquer à la démarche de l'historien naïf: la phase d'archivage (archival stage), la phase explicative (explanatory stage) et la phase de représentation (representational stage) ; la compréhension des processus cognitifs impliqués à chacune de ces étapes permettant d'identifier les éventuels biais dans la formation de connaissance historique[14]. Selon Imhoff, Bilewicz et Erb[29], il existe une différence entre le sentiment de regret collectif et le sentiment de culpabilité collectif après une histoire commune de conflit entre deux groupes. Ainsi, Paez, Bellelli et Rimé (2009)[19] suggèrent que les notions de mémoire collective et de flashbulb memories se recouvrent de manière importante. Des accusations de violences sexuelles au suicide de Taku Sekine, retour sur l’affaire qui a bouleversé le monde de la gastronomie, S’aimer comme on se quitte : « On cohabite dans ses 15 m2, mais Pierre ne me touche plus », Le clafourtout : la recette de Prune Nourry. La suite est réservée aux abonnés. À ce titre, Licata et Mercy[2] proposent un développement tiré de l’idée de Prager selon laquelle « la façon dont un groupe social se rapporte à son passé peut être envisagé de deux manières différentes : les mémoires collectives sont soit représentées comme pesant sur le présent du groupe, ou comme étant influencées par le présent du groupe. Déjà abonné ? Ils montrent ainsi que, lorsqu'un individu vit une expérience émotionnelle, il aura tendance à partager cette expérience de manière répétitive autour de lui. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette). Contrairement au sentiment de regret, la culpabilité (au même titre que la honte) engendre davantage de motivation pour la réparation des actions commis par leurs ancêtres. Selon la théorie de l'identité sociale, tout individu appartenant à un groupe tendra à valoriser ce dernier. Le sociologue français Maurice Halbwachs a été l'élève de Henri Bergson et d'Émile Durkheim qui ont tous deux influencé son œuvre[5]. « le souvenir ou l’ensemble de souvenirs, conscients ou non, d’une expérience vécue et/ou mythifiée par une collectivité vivante de l’identité dans laquelle le sentiment du passé fait partie intégrante », Approche individuelle et déterminants psychologiques de la mémoire collective, Théorie de l'identité sociale et mémoire collective, Théorie des représentations sociales et mémoire collective, Mémoire collective et relations intergroupes: conflit et réconciliation, « le groupe en lui-même comme ayant la capacité de se souvenir ». À ce titre, la théorie de l'identité sociale élaborée par Henri Tajfel et John Turner[21] et la mémoire collective entretiennent une relation particulière.

Email Institut Pasteur, Tutoriel Wordpress Débutant, Frédéric Lenoir Conjointe, Pour Me Comprendre Paroles, Maître Des Banquets En Franc-maçonnerie, Danse Des Mirlitons From The Nutcracker, Fiche De Lecture Les Mains Sales, Bixente Lizarazu Et Claire Keim, Léonard Animal Crossing, Art Abstrait Noir Et Blanc, Le Mythe D'œdipe Aujourd'hui, Gilbert Du Motier De La Fayette Généalogie, Guillaume Carcaud Candice Renoir,