Cette période s'accompagne d’une « révolution du droit » en Occident : les femmes acquièrent le droit à la contraception[78] et le droit à l'avortement[79]. Le mouvement joue aussi de thèmes touchant à la vie de tous les jours, comme le droit d'accès pour les garçons aux résidences universitaires des filles. Eric Aeschimann, « Violences policières, individualisme, étudiants… Et si on arrêtait avec les clichés sur Mai-68 ? Sans doute faites-vous allusion à ce mouvement lancé à grand renfort de publicité qui, à nos yeux, n'a pas d'autre objectif que d'entraîner la classe ouvrière dans des aventures en s'appuyant sur le mouvement des étudiants ». Les enseignants ont été parfois déstabilisés dans l'idée qu'ils se faisaient de leur métier. Georges Pompidou avait plaidé et obtenu la dissolution de l'Assemblée nationale. À 20h25, trois commissaires […], conjuguant les efforts de leurs effectifs, dégagent les abords du Luxembourg au prix d'actions vigoureuses et en s'aidant de grenades lacrymogènes. La "popularité du mouvement" fait que "tout le monde défile ensemble", derrière un "mot d'ordre commun"[34] ("Dix ans ça suffit! Ces informations sont utilisées pour traiter votre demande. Les étudiants qui se rendaient dans la faculté fraîchement construite découvrirent ce milieu, la pauvreté, la condition ouvrière. Le Centre catholique des intellectuels français (CCIF), dirigé par René Rémond, qui, en voyage en Italie, délègue ses pouvoirs à Jean-Marie Mayeur, s'abstient prudemment de toute déclaration concernant l'agitation étudiante, ne condamnant ni ne soutenant le mouvement[25] ; le professeur d'histoire Pierre Riché compare celui-ci aux contestations étudiantes du XIIIe siècle[25]. Ce « signe de contradiction » deviendra ultérieurement « signe de réconciliation ». Le même jour, le Parti communiste marxiste-léniniste de France publie un tract, ponctué de citations de Mao Zedong, appelant à soutenir la « juste lutte des étudiants »[27]. Il devient aussi un lieu où l'on peut entendre s'affronter, dans des débats pris très au sérieux jour et nuit, quelques syndicalistes délégués de chez Renault, des ménagères du quartier, des étudiants, un groupe de jeunes de droite de Neuilly-sur-Seine, un groupe de lycéens d'une banlieue ouvrière, des artistes célèbres (Michel Piccoli, Raymond Rouleau, Sami Frey), des professeurs, un conseiller municipal, un ou deux cadres d'entreprise, pendant que quelques défenseurs de la libération sexuelle se retrouvent dans les coulisses du théâtre. Sibylle Vincendon, Amandine Cailhol, « Caen : prémices de la lutte, promesses d'espoir ». Cette nuit de discussion vise aussi à écarter Alain Geismar d'éventuelles violences. On découvre des attitudes personnelles surprenantes, comme celle du député Valéry Giscard d'Estaing allant seul à l'aube à la rencontre des ouvriers de Billancourt qui occupent leur usine[réf. Les initiatives locales fleurissent aussi sur le plan artistique. Les événements de Mai '68 », Jacopo Galimberti, « Individuals against Individualism: Art Collectives » dans. L'après-midi, tandis qu'une marche de soutien au gouvernement, menée par André Malraux[c] et Michel Debré, réunit sur les Champs-Élysées entre 300 000 (selon la préfecture de police) et un million de manifestants (selon les gaullistes), de Gaulle fait un discours offensif : il annonce qu'il ne se retire pas et qu'il ne change pas de Premier ministre. Tout en refusant l'institutionnalisation en « organisation », il provoque un processus d'auto-organisation des étudiants « ici et maintenant »[16]. Ce n'est pas le seul campus à vivre son Mai 68, à l'université de Liège également, les étudiants entrent en contestation. Jean-Marc Salmon, « Le désir du 22 Mars ». La situation étant visiblement trop dangereuse pour le PCF (avec notamment la nuit du 24 qui a pris un tour insurrectionnel), le parti — par l'intermédiaire des syndicats — accueille avec bienveillance la proposition de concertation émanant du Premier ministre Georges Pompidou, afin d'obtenir au plus vite, par la concession d'avantages quantitatifs, la reprise du travail par les travailleurs. L'accélération de l'exode rural et de l'urbanisation, l'augmentation considérable du niveau de vie, la massification de l'éducation nationale et de l'université, l'avènement de la culture des loisirs, du spectacle et des médias de masse, représentent des changements accélérés et sans précédents en moins d'une génération. La police et l'armée reprennent possession d'émetteurs de l'ORTF occupés. Henri Krasucki est rappelé, un soir, à son domicile par Chirac pour aller récupérer une manifestation qui se dirige dangereusement vers l'Élysée[réf. Au sommet de l'État, la crise aggrava les divergences entre le général de Gaulle, peu compréhensif envers ce qu'il qualifie le 19 de « chienlit », et partisan d'une répression immédiate, et son Premier ministre, Georges Pompidou, qui préféra jouer la carte de la modération et de la compréhension pour mieux laisser le mouvement s'essouffler de lui-même. On a pu y voir un grand moment de l'histoire du mouvement ouvrier avec l'une des plus importantes grèves générales. Au-delà du mouvement ouvrier ». Mai 68 ne se comprend que dans un monde en rapide mutation. Le chiffre probable est de sept morts, toutes survenues après le 24 mai[56],[1] (à comparer, toutefois, avec les nombreux morts lors de la manifestation du 17 octobre 1961, et ceux de la manifestation du 14 juillet 1953). Cette démarche consiste à annuler le mandat de tous les députés en exercice et de provoquer des élections législatives anticipées. « Le nombre de morts en 1968 est aujourd'hui le plus souvent nié, passé sous silence ou épisodiquement hypertrophié (voir « Les 19 morts de 1968 », chiffre avancé par Alain Delale et Gilles Ragache. L'un des symboles de ces lieux de débats est le théâtre de l'Odéon à Paris, qui à partir du 16 mai, selon le communiqué lu lors d'une conférence de presse télévisée « devient un lieu de rencontre entre ouvriers, étudiants, artistes et comédiens »[45]. Rédaction, « Combien de temps aura duré 68 ? nécessaire], alors que la base, depuis le 27, avait rejeté unanimement les accords de Grenelle, les syndicats laissent la place aux CRS pour chasser les derniers récalcitrants et éteindre ici ou là les derniers brasiers de révolte. +�ݿ\L�ArDN��Q�A��E)fW�.�Ε����b��XW�yKYE�Q�#nb �:�w�,�����&}-���HHH@x^TI"[~�̉8Z�?��`�C\�=��L��;x)Q�����¿. Le taux d’activité des femmes se développe fortement. Quels sont les différents aspects de cett On oublie souvent que son appel à la modération dans la répression vient bien tard, le 29 mai[64], alors que de nombreux et graves dérapages des forces de l'ordre ont eu lieu depuis les premiers jours du mouvement[54]. Il ne se comprend pas sans ce contexte d'ébullition générale de part et d’autre du rideau de fer, notamment en Allemagne, en Italie (Mai rampant), aux États-Unis, au Japon, au Mexique et au Brésil, sans oublier la Tchécoslovaquie du printemps de Prague ou la Chine de la Révolution culturelle. La société française est cependant très inégalitaire, l'indice de Gini est élevé : certains sont exclus de cette période d'enrichissement rapide[4]. Ces images du 3 mai ne sont diffusées que deux semaines plus tard, le 14 mai, dans un reportage du magazine Zoom[23] qui a subi de nombreuses coupes au montage. « Il est piquant de constater que cette « libération sexuelle » a parfois été présentée sous la forme d'un rêve communautaire, alors qu'il s'agissait en réalité d'un nouveau palier dans la montée historique de l'individualisme », a dénoncé l'écrivain Michel Houellebecq[95]. Mazuy Rachel, Le Cornu Daniel, « Chronologie des événements à Nanterre en 1967-1968 ». La préfecture de police en dénombre 230 000, mais l'ORTF en annonce 171 000[26]. Revenu à Paris le lendemain midi 30 mai, de Gaulle accepte la proposition de Georges Pompidou de dissoudre l'Assemblée nationale pour organiser de nouvelles élections législatives[48]. Mai 68 a fait l'objet d'un certain nombre d'interprétations. En particulier, la jeunesse a maintenant sa propre culture, avec une presse qui lui est destinée (Hara-Kiri, Actuel), des émissions de radio très suivies (Salut les copains) ou ses chanteurs attitrés (les Rolling Stones, les Beatles, Johnny Hallyday, etc.). En France, la consommation locale est favorisée par le développement de nombreuses initiatives de distribution : AMAP, points de vente collectifs…. Des ébauches de barricades sont successivement abandonnées par des manifestants agressifs qui, pour dégager certains des leurs, se ruent en bandes sur nos effectifs ». Le lundi 13 mai, une immense manifestation composées de lycéens, d'étudiant et de grévistes ouvriers et employés venus de toute la France traverse Paris[36]. On y retrouve beaucoup de figures de l'époque, ainsi qu'une bonne analyse des causes et rêves du mouvement[19]. Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. On considère souvent la libération sexuelle comme l'un des grands thèmes de Mai 68. La pierre sur l'accélérateur avait certainement sauté », sans écraser quiconque[67]. La police et la gendarmerie évacuent au fur et à mesure les différents lieux occupés. L'École des Beaux-Arts, occupée pendant 46 jours[98] dès le 14 mai[8], sélectionnait les projets d'affiche, punaisés sur une corde[100], tous les soirs lors d'une assemblée générale[98] à 19 heures[100], qui durait entre une heure et dix heures[100]. Dans le mouvement de 68 se mêlent une aspiration démocratique et un vertige messianique, une volonté libertaire et des comportements totalitaires, une incroyable modernité et un affligeant archaïsme, le besoin d’une générosité collective et l’affirmation d’un individualisme exacerbé… Mai 68 ne peut donc être réduit à une seule dimension, forcément partiale, forcément partielle »[83]. La mort qui cause le plus de retentissement est celle du commissaire René Lacroix[h], à Lyon dans la nuit du 24 mai. Les estimations les plus sérieuses (surface occupée par la foule des manifestants) font état de 500 000 personnes. La fin des années 1950, le début des années 1960 est une période de prospérité en France. En l'absence d'auteurs connus, ces affiches sont entrées dans le domaine public[réf. Les accords de Grenelle du 27 mai, négociés entre Pompidou, le patronat et les syndicats, laissent croire un moment à la reprise du travail en échange d'une fournée d'acquis sociaux. Le 22 mai, dix millions de salariés ne travaillent pas (en grève ou empêchés de travailler). Même les catégories les plus privilégiées ne sont pas sans motifs d'inquiétude : la massification de l'enseignement supérieur a entraîné sur les campus d'innombrables problèmes de locaux, de manque de matériel, de transports. Néanmoins, d'autres images plus sensibles, notamment celles sur lesquelles on peut reconnaître des fonctionnaires de police, sont encore détenues par la police judiciaire, et ne seront visible qu'en 2043[133]. La Société grecque en 1890 - Volume 22 Issue 87 Skip to main content We use cookies to distinguish you from other users and to provide you with a better experience on our websites. » traduit dans les défilés une certaine lassitude de l'opinion. », « La barricade ferme la rue mais ouvre la voie », « Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent », « Les murs ont des oreilles. En 2008, lors des 40 ans de Mai 68, un témoin affirme avoir vu « ce camion envoyé de derrière. Elle paralyse complètement le pays pendant plusieurs semaines et s'accompagne d'une recherche effrénée de prise de parole, d'une frénésie de discussions, de débats, d'assemblées générales, de réunions informelles dans la rue, à l'intérieur des organismes, des entreprises, des administrations, des lycées et des universités, des théâtres, des maisons de jeunes ou encore des maisons de la culture. La littérature des années 68 », François de Massot, « La Grève générale mai-, Jean-Franklin Narodetzki, « Mai 68 raconté aux enfants », dans, Émile Perreau-Saussine, « Liquider Mai 68 ? nécessaire], les syndicats étant, il est vrai, les seuls à encore tenir à peu près le pays alors que l'autorité de l'État est devenue pratiquement inexistante, et le gouvernement de l'Élysée complètement fantoche (témoignage de Michel Jobert[réf. Aussi un espace est-il ouvert pour que des groupes « gauchistes » (trotskistes, prochinois, etc.) by Olivier Laboux). Il s'est prolongé en ouvrant la voie aux nouvelles formes de contestation et de mobilisation des années 1970 (nouveaux mouvements sociaux) telles que l'autogestion, l'écologie politique, les mouvements féministes, le « retour à la terre » avec des communautés alternatives ou bien la Lutte du Larzac, l'effervescence des luttes de libération (armées) en Corse, au Pays Basque, en Bretagne, en Alsace et aussi du nationalisme occitan, qui comporte comme les quatre autres exemples des composantes syndicales, culturelles, des organisations de masse et de jeunesse. Le 11 mai, de retour d'Afghanistan, le Premier ministre Georges Pompidou cède aux revendications du SNESup et de l'UNEF et ordonne la réouverture des universités[25]. Une exposition pour le cinquantenaire de Mai 68 à l'École des Beaux-Arts en a exposé 415 différentes. Isabel Heger, « Enragez-vous! Le nombre de chômeurs s'accroît régulièrement : début 1968, ils sont déjà près de 500 000, soit un taux de chômage de 2 %. Isabelle Sommier, « Les processus de diffusion des révoltes juvéniles de 68 », "13 mai 1968 : la journée de l'unité" par Maïwenn Bordron, en collaboration avec Maria Contreras, sur France Culture, le 13/05/2018, L'explosion de mai", par Lucien Rioux et René Backmann, Images d'archives, en couleurs, tout le long de l'immense manifestation du 13 mai 1968, Michel Julien, "L'imagination au pouvoir, une interview de Daniel Cohn-Bendit par Jean-Paul Sartre (1968). À Strasbourg la faculté de Lettres est occupée ; à Aubagne les collégiens se mobilisent, revendiquant notamment la présence de délégués dans les conseils de discipline et conseils de classe ; à Marseille 2 000 lycéens se placent à l'entrée de la faculté de sciences[26]. Le mécontentement naissant dans le milieu étudiant sera relayé par celui qui se profilait depuis plusieurs années dans le secteur ouvrier. « Travailler sur sa petite idée personnelle, même juste, c’est rester dans le cadre étroit de la conception bourgeoise », précise un tract adressé aux « camarades créateurs »[119]. Épuisé et déconcerté, a-t-il eu un authentique moment de passage à vide[b], voire la tentation de se retirer ? Les grèves cessent progressivement. Les conditions de vie s'améliorent en parallèle : entre 1954 et 1968, le taux de foyers disposant d'une baignoire ou d'une douche passe de 10 % à la moitié, et ceux équipés d'une toilette d'un quart à la moitié[4]. Il n'y a pas eu à proprement parler de « figures de proue » du mouvement, qui est demeuré « multiforme » et sans organisation centralisée. Le décret présidentiel du 12 juin 1968, en application de la loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combat et milices privées, dissout onze mouvements jugés extrémistes[71], dont : Le décret épargne toutefois l'organisation d'extrême-droite Occident. nécessaire]. L'éclatement spontané de la crise prit complètement au dépourvu le pouvoir, ainsi que pratiquement toutes les organisations, partis et syndicats organisés. On crédite parfois le préfet de police de Paris, Maurice Grimaud, d'avoir « évité tout mort à Paris », notamment grâce à sa lettre aux policiers : « Je veux leur parler d’un sujet que nous n'avons pas le droit de passer sous silence : c’est celui des excès dans l'emploi de la force »[63]. La politisation et l'agitation sont entretenues dans la jeunesse, par exemple, par les comités Vietnam, formés majoritairement de lycéens et étudiants, qui dénoncent « l'impérialisme américain » visible par la guerre du Viêt Nam. La dernière barricade rue Thouin tombe à 5 heures 30[32]. « La chienlit, c'est lui ! Le mouvement des prêtres-ouvriers, dont la condamnation est levée en 1965, reprend son essor. On crée des « fraternités », dans le monde communiste comme dans le monde occidental ou en Amérique latine, à l'image des premiers chrétiens et auprès des plus pauvres. Les informations obligatoires sont signalées par un astérisque . L'Université napoléonienne est démantelée fin 1968 par la loi Faure, la décentralisation relancée. ». Cette intervention des forces de l'ordre à la Sorbonne, à la demande du recteur Jean Roche, sans préavis ni négociations, est très mal vécue par les étudiants, qui se pensaient protégés par le statut universitaire. Philippe Nivet, « Maurice Grimaud et Mai 1968 ». "Jour J Mai 68 - Edition Spéciale", par Fred Duval, Jean-Pierre Pécau, Fred Blanchard, Damien, et Fab Explosion souvent confuse et complexe, parfois violente, plus souvent encore ludique et festive, Mai 68 apparaît comme un moment d'illusion révolutionnaire lyrique, de foi ardente et utopique en la possibilité d'une transformation radicale de la vie et du monde. Veut-il déconcerter l'adversaire et jouer sur la peur du vide, alors que l'opinion commence à se retourner devant l'absence de perspective du mouvement ? Contrairement à ce qui a pu être écrit a posteriori, Mai 68 n'est pas le résultat d'une « génération spontanée » : tous les acteurs majeurs du mouvement ont déjà une forte expérience militante, souvent issue de l'opposition à la guerre d'Algérie ou de l'émergence du gauchisme anti-stalinien des années 1960. « Flics à Flins, flics chez vous » (Sur une affiche [cf.supra]), Tracts de Mai 68 : BNF, cote 4 Lb61 600 (1968), Affiches de Mai 68 : BNF, GrFol Lb61 600 (1968, 1-30), Sébastien Layerle, « À l’épreuve de l’événement – Cinéma et pratiques militantes en Mai 68 », dans. Le doyen Pierre Grappin décide alors la fermeture administrative de la faculté, ce qui provoque la diffusion du mouvement de contestation, dès le lendemain, au Quartier latin et à la Sorbonne, et le début, proprement dit, de Mai 68[11],[12],[13]. Une grande partie de ces affihes réagissaient à chaud à l'actualité du jour[98], et collant à une réalité de souffrance, salaires et conditions de travail, selon son animateur permanent le peintre Pierre Buraglio[101],[98], dans un climat d'ouvriérisme[100]. Vos oreilles ont des murs. L'avant-veille, soir du 10 mai, le magazine télévisé Panorama, présentant ce qui se passait depuis le début du mois de mai, avait été censuré. Cette influence a aussi des conséquences en 1973 dans des mouvements de remise en cause de l'armée et de la force de frappe nucléaire et d'une manière générale dans les mouvements écologiques (Brice Lalonde) et anti-militaristes (la lutte du Larzac, dont est issu José Bové, le courant de la non-violence) et les fameuses ONG comme « Médecins sans frontières » (Bernard Kouchner), directement issues de la prise de conscience planétaire des mouvements de Mai 68. Le PIB par habitant en parité de pouvoir d'achat augmente lui aussi beaucoup pendant les années 1960, de l'ordre de 5 % par an[4]. De la sorte, de Gaulle fait ressortir, dans son discours, la vieille rivalité entre le parti communiste et le gaullisme pour ne pas mettre en avant leurs intérêts communs à ce que le mouvement n'aille pas plus loin : « Ces moyens, ce sont l'intimidation, l'intoxication, et la tyrannie exercés par des groupes organisés de longue main, en conséquence et par un parti qui est une entreprise totalitaire, même s'il a déjà des rivaux à cet égard ». Face à la répression policière, la population (y compris les professeurs[25]) a tendance, depuis les premiers jours, à éprouver majoritairement plutôt de la sympathie pour les étudiants[24]. En validant, vous consentez au traitement des informations. Des dialogues intenses se nouent dans les rues, entre inconnus, et à travers les générations. Pour faire la révolution, « Cartographie des barricades du 10 mai 1968 », « Cartographie des mouvements sociaux en France en 1968 », Décret du 12 juin 1968 portant dissolution d'organismes et de groupements, Mouvements sociaux de 1968 en Allemagne et Europe de l'Est, Syndicat national de l'enseignement supérieur, Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations, Fais que ton rêve soit plus long que la nuit, Presse underground des années 1960 et 1970, Front homosexuel d'action révolutionnaire, Groupe d'information et de soutien des immigrés, La liberté est le crime qui contient tous les crimes, Vivre sans temps mort, jouir sans entraves, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Mai_68&oldid=178294452, Article manquant de références depuis octobre 2016, Article manquant de références/Liste complète, Article contenant un appel à traduction en anglais, Article avec une section vide ou incomplète, Article manquant de références depuis janvier 2019, Catégorie Commons avec lien local différent sur Wikidata, Catégorie Commons avec lien local identique sur Wikidata, Portail:Politique française/Articles liés, Portail:Sciences humaines et sociales/Articles liés, Portail:Époque contemporaine/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence. C'est en lui faisant un massage cardiaque, que je lui ai cassé plusieurs côtes. Sur le plan philosophique, plusieurs auteurs ont eu une influence importante au moins sur une partie du mouvement, pendant et après : le freudo-marxiste Wilhelm Reich, dont le manifeste, La révolution sexuelle (en), est paru en 1936 ; le livre d'Herbert Marcuse L'Homme unidimensionnel, sous-titré Essai sur l'idéologie de la société industrielle avancée, paru en France en 1964 puis réédité en 1968 ; le Traité de savoir vivre à l'usage des jeunes générations, de Raoul Vaneigem, paru en 1967 ; La Société du spectacle, de Guy Debord, paru en 1967 ; et, plus tard, L'Anti-Œdipe, de Gilles Deleuze et Félix Guattari, publié en 1972. C'est l'objet de ce référendum. L'éducation n'a pas encore connu de réformes structurelles et le décalage est criant entre les aspirations d'une jeunesse et les cadres moraux qu'ils ressentent comme dépassés. Des bidonvilles existent encore, dont le plus célèbre est celui de Nanterre, directement sous les yeux des étudiants. Une partie de la population rurale quitte les campagnes pour s’installer dans la périphérie des villes. Au petit matin, le spectacle est saisissant : 125 voitures détériorées, 63 incendiées[26], des rues dévastées et dépavées, comme après une scène de guerre, 247 policiers blessés, sans compter au moins une centaine de manifestants[26] « dont le nombre est impossible à déterminer, la plupart ne s'étant pas fait connaître ». Les bureaucraties sclérosées d'URSS et d'Europe de l'Est répugnent aux jeunes militants d'extrême gauche, dont le modèle se situe désormais plutôt du côté de Cuba ou de la Chine populaire. Toutefois, cette croissance est aussi liée à la concurrence internationale accrue dans le cadre du marché commun européen lancé par étapes à la suite des traités de Rome de 1957[5]. On assiste à une désaffection des Français pour la sphère publique et politique et pour le militantisme en général. Cependant, ces conclusions des médecins légistes font l'objet de controverses en 1970 lors du procès de Raton et Munch, accusés d'être à l'origine de la mort du commissaire Lacroix. » (avec l'ombre du général de Gaulle en fond d'affiche). Enthousiasmé ou catastrophé, dubitatif ou méditatif, chacun selon sa sensibilité participe ou observe. Sans doute faites-vous allusion à ce mouvement lancé à grand renfort de publicité qui, à nos yeux, n'a pas d'autre objectif que d'entraîner la classe ouvrière dans des aventures en s'appuyant sur le mouvement des étudiants », « devient un lieu de rencontre entre ouvriers, étudiants, artistes et comédiens », « Le 29 mai j'ai eu la tentation de me retirer. Cet appel à la grève des 5 principaux syndicats suit très longues tractations entre eux, de 10h à 18h, à la Bourse du Travail de Paris[34],[35]. Mai 68 est une ouverture brutale de la culture française au dialogue social et médiatique, qui s'infiltre dans tous les rouages de la société et de l'intimité familiale, et une étape importante de prise de conscience de la mondialisation de la société moderne (après les guerres « mondiales ») et de la remise en cause du modèle occidental de la « société de consommation ». Au-delà du Mouvement autonome, qui est l'héritier plus ou moins direct des émeutes de 1968, l'événement a eu un impact considérable sur le plan social et surtout culturel, en étant à l'origine de nombreux « acquis sociaux » et de nombreuses réformes sociétales des années suivantes. Écrite en 1968, par Serge Gainsbourg, la chanson 69 année érotique n'aurait pas pu voir le jour sans cette libération des mœurs[réf. Y a-t-il eu des violences policières en Mai 68 ? « 10 juin 1968, la noyade d'un lycéen près de Flins (Yvelines) ». Good condition, some minor creases on the edges. « Ce médecin avait lu dans les journaux que le commissaire avait été renversé par le camion, ce qui lui avait brisé plusieurs côtes. Les jeunes se trouvaient les premiers touchés et en 1967, le gouvernement doit créer l'ANPE[4]. Se pose la question de savoir quelle est la nature des évènements de Mai 68 et de son héritage en particulier contestataire[80]. Mouvement spontanéiste, le 22 mars émerge par sa pratique systématique de l'action directe (occupations de bâtiments administratifs, notamment) et se développe grâce à la démocratie directe en assemblées générales ouvertes à tous. À l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, le philosophe communiste Louis Althusser a formé une génération de penseurs marxistes-léninistes français, qui forment l'embryon des premières organisations maoïstes. Mais le plus intéressant est à venir, car il bâtit toute sa démonstration à partir du Docteur Jivago de Boris Pasternak, le livre. On a critiqué ensuite cette évolution jugée souvent trop permissive[réf. Cette désillusion concernant le communisme, juste après un engagement politique intense — notamment des maoïstes et de l'extrême gauche, qui apparurent un temps parmi les jeunes comme une alternative plus authentique —, débouchera sur un pessimisme généralisé dans les milieux de gauche, un autodénigrement systématique de tout ce qui a pu exister avant mai 68.